ALERTE
ENFANTS en DANGER !
Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013, Capitale Européenne du Sport, et sa façade maritime toute neuve. La vitrine !
Sous le vernis, « la crasse » !
Derrière la belle vitrine, voici le traitement fait au services dédiés à l’Education et à la Petite Enfance.
En 2016, les écoles de Marseille c’est :
- 2802 agents dont 316 Responsables de Restaurant, 1617 Adjoints Techniques, 1184 ASEM. En 2015, il y a eut 31 départs à la retraite, 115 départs du service, 48 repositionnés, 10 mutations, 54 longues maladies, 3 inaptitudes temporaires …
- pour 444 écoles ( 223 élémentaires, 220 maternelles, 1 école spécialisée (Espéranza)
- 316 restaurants scolaires
- nombre d’enfants inscrits à l’école : 75 530.
Reste 2656 agents soit, en moyenne 5,98 agents /écoles maternelles et 5,89 agents /écoles primaires
Ce personnel travaille à raison de 41h30 /semaine avec un manque cruel de matériel. De nombreuses écoles même à étage, ne possèdent pas de chariot de ménage ce qui accroit les arrêts pour TMS, n’ont pas forcément de point d’eau aux étages ni d’eau chaude. Nous sommes encore au moyen âge !
Le manque de personnel et de matériel se répercute sur l’hygiène des locaux (pour certains peu ou pas entretenus par la ville, vétustes et ne répondant plus aux normes actuelles ex : Pailleron). Comment peut-on faire bien quand on manque de personnel et de matériel ?
Les agents se retrouvent à occuper plusieurs postes dans une même journée, ce qui occasionne stress, mal être au travail.
Autre souci, pour gérer le déficit, les secteurs ne respectent plus les cadres d’emplois. Les Adjoints Techniques se retrouvent à travailler en maternelle alors que nombre d’agents ne le souhaitent pas et de plus, n’ont aucune formation pour s’occuper d’enfants de 3 à 6 ans.
Le personnel est déplacé (on déshabille Pierre pour habiller Paul), d’où, problème pour poser nos jours de récupérations que l’on stressent et provoquent des troubles physiques et ou psychiques. Nous sommes véritablement dans les risques psycho-sociaux.
Le plus grave reste à venir « L’ENFANT » !
Il faudrait peut-être en parler… Ne devrait-il pas être au coeur des préoccupations ? Ce n’est absolument pas le cas. Quelques exemples concrets de leur vie (ou survie) à l’école.
• Déjà, les classes de Grande Section n’ont pas d’ASEM !!
• Les classes de tous petits (2 ans) qui devraient bénéficier d’un accueil spécifique compte tenu de leur âge sont logées à la même enseigne, 1 seule ASEM pour 30 voire 32 enfants dans la classe, et sur le temps cantine, le même quota, 1 adulte pour 25 voire 30 enfants.
• Les apprentissages ne peuvent plus être assurés. On n’apprend plus à manger correctement, ni couper à sa viande etc… en gros devenir autonome. La préoccupation première c’est de manger ou plutôt « bouffer », ce terme nous semble plus approprié vu le temps imparti et le nombre de services (2 voir 3 ou 4 selon la taille de la cantine et du nombre d’enfants accueillis).
• Pendant le temps repas, sachez aussi que de plus en plus d’enfants porteurs de handicaps, divers et variés sont accueillis et c’est bien, mais ils ne disposent pas pour certains, de personnes qualifiées pour les encadrer. Nous avons également de plus en plus d’enfants allergiques avec des repas différents des autres, et là aussi, la surveillance est confiée au personnel municipal qui est occupé à différents tâches, servir, desservir, couper, essuyer les tables etc…. On vous laisse apprécier la sécurité pour ces enfants.
• Le temps de la sieste est également le temps de tous les dangers. Pour que les petits puissent se reposer, nous essayons de les coucher aux environs de 13h-13h15 mais toujours 1 seul agent pour surveiller la sieste. Si un petit a envie de se rendre aux toilettes, l’agent à deux possibilités :
– soit il laisse le petit aller seul aux toilettes
– soit il l’accompagne et de fait, laisse les autres enfants seuls dans le dortoir
• La surveillance dans la cour pendant le temps cantine est du même « tonneau », souvent 1 seul agent, alors que faire si un enfant se blesse ? la solution de l’Administration pour palier au manque de personnel, est de demander au plus grands des enfants d’aller chercher un adulte…
Eh oui, voilà la réalité. Nous n’en sommes pas à notre première alerte et nous tirons à nouveau la sonnette d’alarme !!
Les écoles sont en état d’urgence…
Cerise sur le gâteau, les TAP :
• Personnel non qualifié pour partie
• Taux d’encadrement des enfants non respecté
• Turn-over permanent des animateurs
• Disparité de traitement d’une école à l’autre en fonction du prestataire
La Ville, pour échapper à ses responsabilités, a confié une grande partie de la gestion des TAP à des associations, lesquelles, en partie, n’ont pas été payées et par ricochet, celles-ci
n’ont pas rémunéré leurs animateurs.
Encore une couche, certains animateurs ont travaillé plusieurs mois sans contrat ce qui nous fait penser qu’aucun renseignement (ex : casier judiciaire) n’a été contrôlé, encore une fois, pas de sécurité. Ce qui devait être initialement des temps d’animation ouverts sur la culture, le sport etc… sont pour la plupart, des pseudos garderie, médiocres et sans sécurité tant pour les enfants
que les encadrants.
Aujourd’hui, nous disons tout haut et bien malgré nous, « nous agents, sommes des maltraitants » et nous le déplorons.
La Ville de Marseille, est responsable de la mise en danger de la vie d’autrui.
En 2016, les crèches de Marseille, c’est :
- 1195 agents tous grades confondus au 1er octobre 2015 dont 1053 dans la filière sanitaire et sociale (Puéricultrice, Educatrice, Auxiliaire de puériculture, ASEM).
- 59 crèches collectives
- 1 halte garderie
- 3 Bébés cars
Effectif cible qui n’a pas évolué depuis 2005 malgré les agrandissements de structures. A cet effectif ne sont pas soustraits, les agents à temps partiel, en longue maladie, maladie de longue durée, les absences maternités, les agents en congés, en RTT, en reclassements, mutations, départs à la retraite, inaptitudes temporaires… Le problème d’effectif est tellement important, que le service ne donne aucun détail chiffré de sa réalité dans les documents CHSCT, opacité totale de lecture des besoins.
Temps de travail journalier de 7h30 échelonné sur une durée d’ouverture de 7h30 à 18h30 avec moins de personnel sur les premières heures et les dernières où la fréquentation est « censée » être plus faible. Un rappel,en 2014, les crèches ouvraient dés 7h et la réponse au manque d’effectif a été la réduction du Service Public en prétextant que les parents qui attendaient avant l’ouverture le matin devant les crèches étaient « une légende » (sic !). Une nouvelle réduction d’amplitude d’ouverture est à l’étude (fermeture à 18h).
Notre réalité quotidienne :
Le manque de personnel permanent induit :
• Un corps de remplaçantes qui a quasiment disparu (40 agents en 2014) ce qui entraine en cas de besoin dans une crèche, le déplacement du personnel d’une autre structure,
au pied levé et dans la précipitation, générant stress pour les agents et les enfants et une discontinuité dans le travail pédagogique.
• Sur les personnels : multiplication des tâches, polyvalence à outrance entrainant des risques psycho-sociaux (maladies, TMS,…), découragement, démotivation…
• Pour les enfants : groupe surchargé, moins d’activités, moins de bien-être, donc à minima, de la garderie.
• Gestion des congés compliquée ; souvent imposés ; refus récurent de formations déjà trop peu nombreuses.
Concernant les locaux et les moyens matériel :
* Vétusté des locaux (peinture écaillée, revêtements datés et abimés voire non conformes, infiltrations, fissures, écroulement de plafond… !
* Mobilier daté, électroménager défaillant sans possibilité de réparation (pas de pièces, de budget etc…)
• Budget pour l’achat de produits ménagers et de linge, insuffisant
• Budget pour l’achat de matériel pédagogique trop limité dans son montant et dans le choix des produits.
Et quand enfin des travaux sont réalisés ou que malheureusement les locaux sont vandalisés, ce sont encore les personnels qui se transforment en agents « à tout faire » pour remettre en état, s’ajoutant l’entretien de l’espace public attenant (parking, trottoir, conteneurs à poubelle …).
Concernant les maladies, de nombreuses affections (gale, pied main bouche, bronchiolite, poux etc…) très contagieuses nécessitaient encore récemment éviction ce qui n’est plus le cas ; de ce fait, des contaminations s’observent de plus en plus sur les enfants et les personnels. Plus grave encore, des cas de légionellose, présence de staphylocoques fécaux dans l’eau ont été relevés sur des structures et passés sous silence ! (ordre donné aux agents de ne rien dire)… Quand les rats et autres charmantes petites bêtes ne font pas aussi partie de la faune environnante.
Concernant les familles, au fil des ans, celles-ci sont de plus en plus mises à contribution en plus des frais de garde sans distinction des moyens :
• Paiement des intervenants musicaux
• Participation à l’association des parents de la crèche, association amenée de plus en plus à palier financièrement au manque de matériel ; trousseau, produits d’entretien corporels, couches, eau minérale, lait (non application de la PSU).
Comment avec ce triste constat et malgré l’investissement du personnel au service des enfants, la Ville compte-t-elle obtenir auprès de l’AFNOR le label « certi-crèche » sans mettre les moyens humains et matériels ?
Face à cette situation, oeuvrons ensembles, personnels et Parents pour qu’enfn, la Petite Enfance et l’Education deviennent la priorité de la Ville.
Les enfants marseillais ne sont pas un coût mais un investissement pour l’avenir.
N’en faisons pas des citoyens de seconde zone. Ils sont les citoyens de demain.
SYNDICAT C.G.T. desTERRITORIAUX
VILLE de MARSEILLE
4 bd Henri Boulle 13004 . Marseille – tél. : 04 91 36 20 73
Fax : 04 91 34 12 84 / mail : cgtvdm@free.fr / site : cgtvdm.reference-syndicale.fr